Semaine 54 – Comment moins se préoccuper de la productivité

Cette semaine, notre professeure est Rahaf Harfoush, stratège et anthropologue numérique. Elle enseigne l’innovation à Siences Po Paris et est l’auteure de deux ouvrages : Hustle & Float: Reclaim Your Creativity and Thrive in a World Obsessed with Work  (Récupérez votre créativité et prospérez dans un monde obsédé par le travail) et Yes We Did: An Insider’s Look at How Social Media Built the Obama Brand, inspiré de son travail lors de la campagne présidentiel de Barack Obama en 2008. Elle est reconnue par le Forum Économique Féminin comme une étoile montante pour son leadership en culture numérique et technologies. Aujourd’hui, Rahaf nous parle de productivité.

Trois forces

Rahaf nous souhaite la bienvenue en nous parlant de son travail de recherche qui a mené au livre Hustle & Float se concentrant sur la relation compliquée que nous avons avec le travail, particulièrement en tant que créatifs. Elle a en effet découvert que trois (3) forces jouent un rôle important dans la définition de ce qu’est le travail et ce qu’il signifie pour nous : notre histoire, notre biologie et notre culture médiatique.

Histoire : Rahaf nous expose que notre horaire de travail de huit heures est issu historiquement du travailà l’usine et que, même si nous y sommes habitués, il n’est en fait pas adapté à nos modes de vie actuels. De la même manière, nous avons hérité de la même période, d’idéologies, incluant la mesure de la productivité. En effet, notre système de production continue sous-entend que nous devons produire à chaque instant, sinon ce temps serait perdu.

Biologie : notre cerveau ne peut pas opérer sur ce modèle de production continue. Nous avons besoin de repos. Des études scientifiques ont d’ailleurs démontré que ces périodes étaient nécessaires au développement humain car cela donne le temps au cerveau de traiter les informations, les apprentissages. Selon Rahaf, laisser à notre cerveau des pauses régulières et profondes est une part cruciale de l’amélioration de notre performance créative. Son conseil : la prochaine fois que nous sommes coincés devant notre écran, prendre une marche, faire une sieste ou juste laisser son cerveau vagabonder, la solution viendra très rapidement 😉

Culture médiatique : Rahaf nous parle d’une croyance liée au rêve américain (qui peut aussi être retrouvée dans ses variantes rêve canadien, australien, etc.). La croyance que si on travaille fort, on réussira! Peu importe les origines, la religion, d’où on vient. Rahaf nous met en garde contre le revers de la médaille de cette croyance : si tu ne réussis pas, c’est que tu ne dois pas travailler assez fort. Nous avons besoin de reconnaître que notre culture et les mythes que nous créons autour du succès sont liés à cette idée de ‘travailler fort’. Nous avons appris à associer notre valeur personnelle à notre productivité. C’est pour cette raison que nous poussons toujours plus loin et plus fort, quand nous savons pertinemment que cela fait en réalité baisser notre productivité, nous fait faire plus d’erreurs et que nous en payons le prix côté santé.

Valeur

Rahaf nous livre un message aujourd’hui : nous ne sommes pas notre productivité, ni notre titre. Notre valeur en tant qu’humain n’est pas liée aux choses qu’on fait mais simplement à qui nous sommes.

L’important pour Rahaf, au-delà des trois forces, c’est de démêler et bien comprendre notre relation au travail, car si nous ne le faisons pas, les messages que nous recevons sur le travail ou le succès vont venir renforcer nos croyances (‘travailler fort’) et aller à l’encontre de notre performance.

Rahaf nous souhaite de nous poser ces questions et d’être plus conscients et plus à l’écoute de ce dont nous avons besoin pour mieux performer et être créatifs.

Pousse ta réflexion plus loin

Pour finir cette semaine, Michael Bungay Stanier (MBS) nous propose de pousser notre réflexion plus loin. Rahaf nous challenge de démêler et vraiment comprendre, Michael nous propose donc d’explorer: 

  • Quelle est la métaphore de ce qu’est le travail pour toi maintenant ?
  • Quelle métaphore différente représente ce que vous voudriez que ce soit ?
  • Qu’est-ce que ce gap te suggère? 

Une belle manière de mesurer nos envies en termes de travail avec notre réalité. J’ai trouvé l’exercice amusant… et quand même révélateur.

Avec quoi je repars?

J’ai bien aimé la vidéo de Rahaf, bien qu’un peu longue. Elle remet au goût du jour l’essence et même le sens du travail. Ce sont des questions essentielles à se poser selon moi : quelles sont les croyances qui influencent notre rapport au travail? sont-elles saines?

Et toi? Qu’as-tu pensé de la vidéo?

Es-tu préoccupé(e) par ta productivité?

À la semaine prochaine pour une année de Vie Brillante!

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